"J'irai au bout de mes rêves"
« Il meurt lentement celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne trouve pas grâce à ses yeux
Muere lentamente quien no viaja,
quien no lee,
quien no oye música,
quien no encuentra gracia en sí mismo.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour propre,
celui qui ne se laisse pas aider.
Muere lentamente
quien destruye su amor propio,
quien no se deja ayudar.
Il meurt lentement
celui qui se transforme en esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes trajets,
celui qui ne change pas de marque,
qui n’ose changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne converse pas avec un inconnu.
Muere lentamente
quien se transforma en esclavo del hábito
repitiendo todos los días los mismos trayectos,
quien no cambia de marca,
no se atreve a cambiar el color de su vestimenta
o bien no conversa con quien no conoce.
Il meurt lentement,
celui qui passe ses journées à se lamenter de sa malchance
ou de la pluie incessante
Muere lentamente,
quien pasa los días quejándose de su mala suerte
o de la lluvia incesante.
Muere lentamente
quien evita una pasión y su remolino de emociones,
justamente éstas que regresan el brillo a los ojos
y restauran los corazones destrozados.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap,
lorsqu’il est malheureux avec son travail ou son amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui ne se permet pas, même pas une fois dans sa vie,
de fuir les conseils sensés.
Muere lentamente
quien no gira el volante
cuando esta infeliz con su trabajo o su amor,
quien no se arriesga
para ir detrás de un sueño
quien no se permite, ni siquiera una vez en su vida,
huir de los consejos sensatos.
Vis aujourd’hui !
Prends des risques aujourd’hui
Agis maintenant !
¡Vive hoy!
¡Arriesga hoy!
¡Hazlo hoy!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne t’empêche pas d’être heureux !
¡No te dejes morir lentamente!
¡NO TE IMPIDAS SER FELIZ! »
PABLO NERUDA, poète chilien (1904 – 1913)
(Prix Nobel de Littérature 1971)